vendredi 27 novembre 2015

La polémique du gobelet Starbucks

Certains chrétiens nord-américains sont outrés par le réseau des cafés Starbucks en raison de leur gobelet de Noël.
Selon eux, le gobelet rouge, sans aucun symbole traditionnel de Noël, serait une attitude « antichrétienne » du réseau, qui a des filiales partout dans le monde. Cette tempête au sujet de ce gobelet de café compte déjà avec le soutien des chrétiens d’autres pays et sur l’adhésion de célébrités, tel que l’entrepreneur et l’animateur Donald Trump, qui a défendu le boycott de la marque.
Comme si des sapins, des bougies, des boules colorées et le Père Noël étaient réellement des symboles chrétiens.
Si le problème de ces personnes avec Starbucks est que le gobelet ne présente aucun symbole chrétien, au moment de Noël, il est bien ironique de voir que personne ne se préoccupe du logo de l’entreprise, qui représente une entité qui n’est en rien chrétienne. C’est une sirène, connue sous le nom de Mélusine, un «esprit des eaux». Dans la culture africaine, la même figure apparaît dans les représentations de Yemojá (Iemanjá, au Brésil), lorsqu’elle est représentée avec deux queues.
Au cours des années, l’entreprise l’a modifié pour être plus présentable. Au début, elle était très vulgaire, avec ses seins exposés et une pose pornographique, avec des queues ouvertes; une copie d’une illustration allemande d’un livre imprimé en 1480. Au cours des années, elle a fait des lipos, de la chirurgie plastique, elle a mis ses cheveux sur les seins… une cure de jouvence légitime qui a transformé en quelque chose de plus sympathique et de politiquement correct. Mais, si vous regardez des côtés… les queues sont toujours là. Et la couronne de «Reine de la mer», sur la tête. Mais, en fin de compte, pourquoi une sirène pour symbole d’un coffee shop?
Cette question est si commune que le site Web de la société a même une réponse toute-faite. L’inspiration du nom et du logo proviennent du souhait des propriétaires «d’honorer la tradition maritime du café». Le nom de la cafétéria est issu d’un personnage dans le livre de Moby Dick, Mr. Starbuck, premier-pilote du navire Péquod. Ainsi, ils ont créé une cafétéria portant le nom d’un personnage masculin et ont pris une sirène pour logo… est-ce logique? Non! Il n’y a même pas une sirène dans le livre.
starbucks-logo-history

Dans une interview, le designer responsable pour le logo dit: «c’est une métaphore pour la séduction de la caféine, les sirènes qui attiraient les marins vers les roches». Métaphore étrange, étant donné que, dans les mythes, les sirènes attiraient les marins pour les fracasser contre les rochers… ce serait un avertissement aux clients pour rester loin de la caféine avant qu’elle les tue? Son site Web essaie toujours de gagner: « Terry Heckler a trouvé la métaphore parfaite de «la sirène» du café, qui nous séduit pour le boire ». Cela ne fait pas beaucoup de sens de vouloir vendre du café à l’aide de cette comparaison. Si le chant des sirènes servait à prendre le contrôle des marins, l’utiliser comme une métaphore pour le produit est presque un anti-marketing. Mais alors, quelle est l’idée de cette sirène?
On ne peut pas affirmer que les créateurs du logo savaient qu’ils étaient en train de vénérer une entité, mais dans toutes les cultures, depuis les temps lointains, des demi-êtres, des demi-poissons (ou, dans certains cas, serpents) sont des représentations de la même divinité, avec des noms et des genres différents: entre les Cananéens et les Philistins, Atargatis, Derketo et Dagon (la même image que Dieu a fait tomber et se briser devant l’arche de l’Alliance, lorsqu’elle a été enlevée par les Philistins); Gyanendra, à Babylone; Matsyāṅganā, en Inde; Mixoparthenos, en Grèce; Kianda, en Angola; Mélusine et Lorelei, en Europe; Ningyo, au Japon; Yemojá, en Afrique; Iemanjá, au Brésil, entre autres noms dans présents et dans ces lieux et dans d’autres endroits.
Les divinités féminines de cette liste étaient aussi appelées «Reine de la mer» ou « Mère des eaux », adorées comme déesses de la fertilité. Ici, la représentation officielle de cet esprit a été revêtue d’une robe, pour mieux ressembler aux images catholiques et masquer aux propriétaires des esclaves, le culte de cette entité, mais les représentations où sa queue apparaît, sont très fréquentes.
Les légendes et les apparences ont changé au fil du temps, chaque culture a développé sa tradition, mais l’esprit représenté demeure. Le même esprit d’Atargatis, Mélusine, Dagon et Iemanjá est vénéré par le biais de l’image de la sirène.
Le plus incohérent de cette histoire, c’est qu’aucun de ces chrétiens indignés a demandé (ou au moins a trouvé étrange) la présence d’une déesse païenne, faisant coucou avec les deux queues, bien devant leur nez, sur leurs bien-aimés gobelets à café. Au contraire, ils s’unissent pour réclamer qu’il ne contient pas assez d’éléments païens!
Malheureusement, le «chant de la sirène» de notre temps, l’esprit qui enveloppe ce monde, aveugle beaucoup de chrétiens, au point qu’ils n’arrivent même à voir ce que Dieu considère important. Il est beaucoup plus facile de s’accrocher aux traditions et de les confondre avec le christianisme, car cela n’exige aucun sacrifice, aucun prix à payer. En revanche, cela n’apporte aucun avantage à qui que ce soit.
Pour ceux qui observent du dehors, le mouvement pseudo-chrétien contre les gobelets rouges ressemble à un fanatisme religieux, sans aucun sens ou objet, qui ne fait que vacciner contre le vrai christianisme. Je vous assure, Jésus ne perdrait jamais Son temps pour mettre le père Noël à côté de Iemanjá sur le gobelet du Starbucks.
Collaboration: Vanessa Lampert

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