J’ai lu le post «Doutes sur la Campagne d’Israël» et je
pense qu'il y a quelque chose qui doit être expliqué, afin que les gens
saisissent l'esprit de la campagne. Beaucoup de gens n’ont jamais compris que
le mot «sacrifice» a plusieurs sens. Le plus utilisé par le monde est
«souffrance». Nous pensons à «sacrifice» et les gens pensent, tout de suite, à
souffrance extrême, presque comme une pénitence. Mais le mot «sacrifice» à
l’Universelle est utilisé dans le sens le plus oublié du dictionnaire:
renoncement.
Dans le dictionnaire de Michaelis, ce
sens apparaît ainsi: «renoncement volontaire d’un bien ou d’un droit». C’est
notre sacrifice. Ce n'est pas le fait de donner quelque chose pour souffrir, se
torturant, dans l'espoir de parvenir à quelque chose, mais renoncer
volontairement à quelque chose que Dieu a demandé, sachant que cette
renonciation apportera le résultat qu'Il a promis. Le renoncement est quelque
chose de pensé, c'est une attitude de l'esprit. Tandis que la souffrance, est
de l'âme, du cœur et, parfois, du corps.
Je comprends la confusion. La culture catholique glorifie la souffrance. Tant
est si bien que le catholicisme donne une très grande attention à la douleur
physique de Jésus sur la croix, comme si c'est en soi, le sacrifice. Sachant
que sa plus grande douleur était de renoncer volontairement à Sa connexion avec
le Père (principalement), à Sa paix d'esprit et de pureté (puisqu’Il a porté
nos péchés) et Son droit de vivre, afin que nous ayons la vie. Son sacrifice
fut spirituel, de renoncement. Le sacrifice physique, de la mort, symbolise
seulement le sacrifice spirituel, qui nous a délivrés de la mort éternelle.
La culture catholique pense que, qui
souffre est saint. Mais le saint, c'est celui qui renonce. Celui qui abandonne
ses volontés, qui renonce à son droit d'exercer des représailles, de répondre,
qui renonce au désordre, qui renonce à son droit animal de vivre selon ses
instincts et pulsions, qui renonce à son droit d'appartenir à lui-même, celui
qui renonce à l’indiscipline, qui renonce à sa propre vie, celui qui abandonne
un bien auquel il est attaché, qui renonce au droit d'avoir en l'argent, sa
sécurité... Celui qui donne, renonce.
C'est le sacrifice que l’on fait dans le monde, sans le savoir. L'étudiant qui
renonce à son droit de dormir pour étudier, celui qui renonce aux sorties pour
avoir des fiançailles stables, celui qui renonce aux gourmandises pour
maintenir une bonne santé, qui renonce à la sédentarité pour faire de
l'exercice, qui renonce à son droit de dépenser pour investir dans quelque
chose, celui qui renonce à la paresse pour lire un livre...
Et lorsque le pasteur dit que le
sacrifice doit faire mal, c'est vrai, mais cette douleur n'est pas catholique,
elle n'est pas physique. Car le renoncement blesse plus que la douleur physique
ou une simple souffrance. C’est la douleur de l'âme, qui est disciplinée par
l'esprit. C'est la douleur qui nous rend plus forts, parce qu'elle nous rend
dépendants de Dieu. Et je comprends que c'est le critère qu'Il utilise pour
nous demander le sacrifice. Et là (voir le sacrifice comme un renoncement et
pas comme une souffrance) nous commençons à comprendre lorsque le pasteur dit
que Dieu nous demande de nous donner plus. Il demande ce qui embarrassait (et,
parfois, nous ne le remarquions même pas) et, en y renonçant, nous nous voyons
libres pour de plus grandes choses, parce que nous avons quitté la zone de
confort, qui nous accommodait. Nous rompons nos limites, nous faisons ce que
nous n’aurions jamais fait pour nous-mêmes, parfois sans même comprendre
pourquoi Dieu a demandé cela, mais nous confions qu'Il sait ce qu'Il fait et
dans cette confiance, nous faisons notre sacrifice. Nous croyons pour cela nous
remettons.
Voici l’esprit de la Campagne
d’Israël.
Avec la collaboration de Vanessa Lampert
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